En français dans le texte

Publié le par Emi Taya

Depuis quelques jours, je reçois des courriels et des commentaires de quelques lectrices et lecteurs qui ne lisent pas le japonais et qui se demandent ce qui se cache derrière les petits signes bizarres qui constituent notre écriture.

J'aimerais les rassurer tout de suite et leur dire qu'il n'y a rien de caché, rien de mystérieux, pas de secrets culinaires, presque jamais une recette.

J'écris pour passer le temps et pour garder le contact avec ma langue (ça se rouille à l'étranger), avec ma culture et avec quelques ami(e)s du Japon. J'écris aussi pour ma fille aînée, qui lit un peu le japonais et pour ma fille cadette qui le lira peut-être un jour. Alors, elles retrouveront un peu de l'atmosphère de leur enfance.

Chemin faisant, je me suis aperçue que le blog me redonnait de l'intérêt pour la cuisine. A vingt ans, je cuisinais pour étonner mon amant, puis après m'être mariée avec lui, j'ai cuisiné en son honneur, ensuite, pendant des années, j'ai nourri ma famille et peu à peu, cuisiner est devenu une routine.

Avec le blog, le plaisir est revenu. Les plats ne sont pas dévorés dès qu'ils sont servis. Maintenant, petite vengeance contre l'indifférence, mon mari doit photographier chaque plat avant le repas et patienter jusqu'à ce que je sois satisfaite du résultat... Il me dit que c'est un supplice de devoir humer les arômes lorsque - photo macro oblige - il est penché sur les plats pour une mise au point minutieuse. Ensuite, il doit attendre un quart d'heure ou une demi-heure avant de pouvoir consommer...

Et puis ensuite, même si les aliments disparaissent, les images restent. Grâce au partage des photos, c'est un peu comme si tous mes amis étaient conviés à ma table.

C'est cela mon blog, les photos des plats que je prépare jour après jour et les histoires qui me reviennent en mémoire lorsque je cuisine.

Je ne sais pas si c'est la même chose pour vous. Lorsque je suis debout, un couteau ou une cuillère en bois à la main, c'est fou comme ma pensée se libère. Marcel Proust retrouvait la mémoire en dégustant une madeleine trempée dans une tisane de tilleul. Pour moi, les souvenirs affluent en hâchant le persil ou en râpant une gousse d'ail.

Voilà les histoires que je raconte en japonais dans mon blog. Mais puisque quelques lecteurs francophones me font l'honneur d'une visite à "Fleur de sel", je tâcherai désormais d'ajouter quelques indications en français.

A bientôt


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P
merci de penser à nous. Je suis comme toi, quand je cuisine ou quand je bouquine, la terre cesse de tourner, les soucis de m'embêter et c'est le bonheur :)
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S
Les photos et les plats sont magnifiques ! Mais je ne lis pas le japonais...Dommage !
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C
Donc Bienvenue à toi ici et surtout un grand merci de nous faire profiter de ta belle ecriture !!!<br /> <br /> J ai hate de lire tes recettes...<br /> <br /> Bises et merci
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