Desserts de naguère - 母のプリン -

Publié le par Emi Taya


Version française ci-dessous

プログ書き始めた時点で日本に住む人家族友人へのメッセージでした。書きたいことスラスラ出てきて。料理よりお喋りのつもりだったのがフランス側からのリクエストフランス語のテキスト特に作り方を入れてから私の志向代わり想像に欠けています。特にドイツ版で15日には茄子の料理18日には鮪とピーマンと言う題で書かなければなく。いくつか試しています。その日のプログに出ますが日本語は省き多分ナスはドイツ語で鮪はフランス語で出ると思います。主人がテキスト作成してくれます。作り方教えてという方は後でどうぞ。
アイデアあったらお願いします。
フランスの読者からかなり説明され今日はフランス語のテキスト中心。日本人からのコメント余りないので不安です。どの様に書いたら良いのか疑問に思うので。お便り心から待っています。

Dès qu'on enlève l'écorce du pamplemousse, de minuscules goutelettes jaillissent et chargent l'air d'un arôme plein de sucre et d'amertume. Ce matin, j'en épluchais une pour ma fille quand tout à coup a ressurgi le parfum d'un dessert que ma grand-mère préparait à l'approche des grandes vacances d'été. Bien des années et des événements me séparent de ce moment et même si le souvenir en est vif et me semble proche, je dois me résoudre à dire : « En ce temps là... »

En ce temps là, il n'y avait pas tous ces desserts qui garnissent maintenant les rayons des supermarchés. D'ailleurs, il n'y avait que des marchés et des épiceries dans ma ville. Mais les oranges amères que préparaient ma grand-mère provenaient de notre jardin. Elle les décortiquait avec un soin infini, les soupoudrait d'un peu de sucre puis les gardait au frais pendant 2 ou 3 heures. Le jus du fruit se mêlait au sucre et se transformait en sirop.

Parfois, lorsque je rentrais de l'école, elle m'avait préparé des beignets de patate douce légèrement caramélisés et parsemés de  graines de sésame noir. Ou bien, c'était un épi de maïs cuit à la vapeur, dont chaque grain renouvelait la saveur.

J'avais 10 ans, ma grand-mère en avait 60. Les desserts qu'elle préparait lui venaient probablement de sa propre grand-mère. Je n'y pensais pas alors, mais c'est un peu comme si je les recevais d'une aïeule vivant en 1850, alors que le Japon était encore tout replié sur lui-même et fermé à toute influence étrangère.

Un autre de ces desserts de naguère était confectionné avec nos prunes conservées dans du sel, les « meboshi ». Pour que le fruit ne poisse pas les doigts et pour que nous, les enfants, le mangions avec plaisir, elle sélectionnait des feuilles très tendres sur l'un des bambous du jardin et confectionnait une sorte de cône qu'elle fourrait avec la chair dénoyautée d'une prune. C'étaient les sucettes de ce temps là, je n'en ai jamais goûtées de meilleures.

Notre jardin, à peine 900 m2, nous fournissait beaucoup de fruits. Je recompte en mémoire les arbres qu'il portait : 3 plaqueminiers qui en décembre portaient de gros kakis dorés, 3 figuiers, 1 oranger d'hiver et un oranger amer, 1 cédratier  et 1 pêcher. Il y avait aussi 3 pins magnifiques veillés par mon grand-père, des azalées, des hortensias et surtout 50 rosiers qui étaient la passion de ma mère.

Ma grand-mère préparait quelques desserts venus de temps immémoriaux mais elle n'aimait pas cuisiner. C'est ma mère qui était au fourneaux. Moi, je regardais, avec beaucoup d'intérêt mais je crois que je n'ai jamais touché une casserole avant d'atteindre mes 20 ans.

Nous étions sept à la maison, mes grands parents et mes parents, et nous, les 3 enfants. 3 générations sous un toit, des goûts différents et parfois incompatibles. Ma mère préparaient les plats pour satisfaire tout le monde. Pour ma part je goûtais tout.

Mes filles ont atteint l'âge adulte et me reprochent parfois de ne pas leur avoir enseigné la cuisine : je leur réponds qu'elles ont déjà assimilé dans leur mémoire sensorielle la partie la plus importante, la palette des saveurs...

Autre souvenir incomparable, les grenades que l'on mange grain par grain. D'abord une petite explosion sucrée, ensuite le grain qui résiste sous la dent et pour finir la saveur plus âcre de la pulpe écrasée. Une voisine âgée rejoignait ma grand-mère à l'heure du thé. Elle venait toujours avec un petit cadeau et pendant la saison; c'était souvent une belle grenade.

Ma mère avait des goûts modernes, du moins c'est ce qu'on disait d'elle. Elle s'évadait parfois des menus traditionnels et nous préparait des recettes qu'elle avait trouvées dans un magazine. Je me souviens de ses crèmes renversées. Comme ce dessert n'était pas encore connu, il fallait que j'en apporte à tout le voisinage. Je partais, mon panier rempli de ramequins que je distribuais aux uns et aux autres. Comme j'étais bien accueillie!

Voici la recette, telle qu'elle me revient : 1 l de lait, faire chauffer pour y dissoudre le sucre (1 tasse). Y incorporer 5 oeufs (elle n'en voulait pas un de plus).

Préparer le caramel, le verser dans des ramequins beurrés, puis verser le mélange de lait, de sucre et d'oeufs. Laisser cuire 40 mn au bain-marie, à 180°. Ma mère ne versait pas le caramel au fur et à mesure comme moi. Alors, souvent, il y avait une véritable plaque de caramel dans le ramequin.

Ca craquait sous les dents. Encore un souvenir incomparable...



Publié dans Desserts

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M
Je viens de faire une crême caramel ce matin pour midi. Elle est tiède comme nous l'aimons. Ma recette est un peu différente de celle de ta maman. A+
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C
Merci pour ces beaux souvenirs d'enfance !
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A
merci, c'est tres beau.
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S
Merci pour ce beau moment, et ces souvenirs...Pendant quelques minutes, j'étais loin de la France, dans un beau jardin de 900 m2 rempli d'arbres fruitiers...
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