Keuftés et boulgour d'Arménie - 恵美
Lla lumière entrait à flots dans ma chambre lorsque je me suis réveillée. De ma fenêtre, on aperçevait une grande partie d'Erevan et la masse imposante du Mont Ararat.
Pour rattraper le temps perdu à dormir aussi longtemps, je suis descendue en ville. J'ai flâné le long de grandes avenues à l'architecture stalinienne jusqu'au moment où j'ai trouvé le marché. Comme Emi, j'ai l'impression de ne pas connaître une ville tant que je n'ai pas visité ses halles centrales, son ventre en quelque sorte.
Ce bâtiment-là doit aussi dater de l'époque soviétique. On passe sous un grand porche en demi-cercle puis on on retrouve sous une toiture en béton immense et très haute. Des arcades s'ouvrent sur tout le côté gauche.
Je me suis promenée parmi les étals couverts de légumes magnifiques, de charcuteries que je ne connaissais pas, de marchands de beurek, de raviolis, de feuilles de vignes farcies, de tranches de viandes de boeuf séché qu'on appelle pasterma.
Dans un autre secteur se tiennent les marchands de halva, de kadaïf et de baklava. Tout cela semblait si tentant que je n'ai pu résister. Je me suis dirigée vers le restaurant le plus proche où j'ai mangé un plat roboratif composé d'épinards, de keuftés fourrés à l'oeuf, le tout accompagné d'une boule de boulgour aux raisins secs.
Puis j'ai encore un peu erré dans la ville à la recherche d'un cybercafé d'où je puisse vous écrire. Cela n'a pas été facile car les Arméniens utilisent un alphabet aux formes arrondies, très joli mais totalement incompréhensible. Heureusement, de la rue on entend le crépitement des claviers frappés par des dizaines de doigts pressés.
J'ai demandé le chemin de la gare routière. Quand j'ai avoué ma prochaine destination, tout le monde m'a déconseillé de partir. Mais ma résolution est inébranlable et mon appétit de voyage insatiable.